Le comportement des abeilles
en période d'hivernage
Lorsque survient le froid d'hiver, l'abeille doit modifier son comportement pour assurer sa survie. Ainsi, la formation de la grappe permet à la colonie de résister à nos hivers rigoureux. Pour mieux comprendre les besoins de l'abeille en hivernage, il est important de connaître son comportement, tant individuel qu'en grappe.
ABEILLE SEULE :
Au point de vue
métabolisme, l'abeille est un insecte à sang froid (poïkilotherme) et sa
température est variable. Elle ajuste toujours la température de son thorax
à
Quand la température
ambiante s'abaisse au-dessous de
ABEILLE EN GRAPPE :
L'abeille isolée a peu de chance de survivre à nos hivers. La formation de la grappe est le moyen de défense d'une colonie grâce à un microclimat intérieur adéquat.
Certains insectes hibernent (métabolisme nul) pour ne reprendre vie qu'au printemps. L'abeille en colonie, au contraire, réduit son métabolisme au minimum, mais demeure suffisamment active pour produire la chaleur nécessaire. La formation de la grappe se fait par étape :
- Température supérieure à
-
Température de
- Température de
Schéma illustrant la distribution de température à l'intérieur d'une colonie d'abeilles en hivernage
Lorsque la grappe est formée, il s'établit des isothermes (lignes de même
température). Les abeilles en périphérie sont complètement immobiles et leur
abdomen est tourné vers l’extérieur de façon à maintenir la température du
thorax plus élevée. La température en périphérie est maintenue constante à
La chaleur provient surtout de la digestion du sucre par les abeilles. Donc, quand l'abeille consomme du sucre, elle a besoin d'une certaine quantité d'oxygène pour le métaboliser, ce qui entraîne une production d'eau (vapeur), de gaz carbonique, et surtout de chaleur. Du miel ou du sirop de sucre à 17% de teneur en eau a un pouvoir calorifique de 3040 Kcal/kg. Le besoin annuel moyen pour la durée d'hivernage est d'environ 10 kg/ruche, ce qui représente environ 8 watts de production de chaleur sensible.
En consommant
La colonie d'abeilles est peu sensible à l’humidité relative de l'air en période d'hivernage. Des essais ont démontré que l'humidité relative peut varier de 40% à 65%, sans affecter la performance des ruches. Cependant une humidité relative de l'ordre de 80% et plus va augmenter la teneur en eau du sirop et risque de causer des problèmes de dysenterie chez l'abeille. D'ailleurs, à cette humidité, la détérioration du matériel est très rapide. L'humidité relative idéale à maintenir est de 55% à 60% de façon à conserver la teneur en eau du sirop à environ 17%.
Le point le plus
important dans la qualité d'hivernage est le bon contrôle de la température.
Il semble que la température idéale, pour réduire au minimum l'activité des
colonies, est de
Jocelyn Marceau
Extrait de la revue « L’abeille » juin 1982 page 12